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À Pékin en tandem

Mathilde Hupin-Debeurme, finissante en médecine, est pilote du tandem de l'athlète non voyante Geneviève Ouellet.
Mathilde Hupin-Debeurme, finissante en médecine, est pilote du tandem de l'athlète non voyante Geneviève Ouellet.

28 août 2008

Robin Renaud

La passion pour le cyclisme a déjà mené Mathilde Hupin-Debeurme aux Jeux du Canada et elle a sillonné les sentiers de vélo de montagne pendant quelques années. Depuis un an, elle fait sa marque sur un tout autre circuit, celui du cyclisme en tandem. Avec sa partenaire Geneviève Ouellet, une athlète non voyante d'Amos, elle participera aux Jeux paralympiques de Pékin. Les deux athlètes peaufinent leur entraînement au vélodrome de Perth, en Australie, où se trouve l'ensemble de la délégation canadienne, avant de se rendre en Chine.

Si Mathilde a une bonne expérience du vélo, celle de sa comparse est plus récente. Geneviève était nageuse dans l'équipe nationale paralympique de natation depuis quelques années et avait cessé la compétition en 2006. Son désir de dépassement l'a amenée à essayer le tandem. Elle a donc été initiée par notre entraîneur, Éric Van Den Eynde, au printemps 2007. De son côté, Mathilde courait sur les circuits de vélo de montagne et faisait partie de l'équipe du Québec; elle avait aussi été membre de l'équipe nationale. Elle était intéressée par un nouveau défi et le tandem lui semblait une voie intéressante. Puis, à la fin de l'été suivant, les deux équipières se sont rencontrées et ont décidé de tenter l'aventure. Le résultat a été concluant au championnat panaméricain : en novembre 2007 elles ont terminé 5es à la course sur route. Ce résultat leur donnait le laissez-passer pour les Jeux paralympiques.

«À Pékin, nous prendrons part aux épreuves sur piste les 7 et 9 septembre (1 km et poursuite individuelle 3 km) et aux épreuves sur route les 12 et 14 septembre (course contre la montre et course sur route), confie Mathilde Hupin-Debeurme.

 Notre principal objectif sera la course sur route. Nous aimerions terminer parmi les cinq premières. Mais tout peut arriver lors d'une course sur route avec les différentes stratégies des équipes et attaques. Un podium pourrait être possible, on ne sait jamais. De plus, c'est un parcours montagneux donc qui nous avantage, car nous sommes deux petits gabarits.»

L'athlète ajoute peu connaître le parcours de la course sur route à Pékin; une boucle d'environ 14 km avec deux montées qui sera parcouru à cinq reprises. Récemment arrivé sur le circuit international, le duo connaît très peu ses adversaires, mis à part quelques athlètes rencontrées lors du championnat panaméricain. «Il est certain qu'à Pékin le calibre sera beaucoup plus relevé et que tout le monde sera en super forme pour l'occasion, mais nous serons prêtes!» dit Mathilde Hupin-Debeurme.

Complicité

On s'en doute, la compétition de haut niveau de cyclisme en tandem demande aux athlètes d'être pratiquement en symbiose et un niveau de complicité sans égal. «Imaginez-vous en train de forcer et de vous dépasser à deux sur un même bolide, raconte Mathilde Hupin-Debeurme. Si l'une ne pousse pas sur les pédales, c'est l'autre qui écope. Il faut donc une bonne communication afin que nos efforts soient coordonnés et harmonieux. Se mettre en danseuse sur le vélo lors d'un sprint est aussi un bon défi qui nécessite de la pratique pour que le sprint soit le plus efficace possible.» La coordination des mouvements et des efforts constitue donc la principale difficulté de ce sport, mais les deux cyclistes semblent bien disposées à donner le meilleur d'elles-mêmes, tout en restant au diapason. «Du fait que nous nous entraînons ensemble depuis maintenant un mois, nous sommes 24 heures par jour ensemble. Il y a donc beaucoup de complicité entre nous», conclut l'athlète.

Mathilde Hupin-Debeurme ratera donc sa collation des grades le 13 septembre, mais l'objectif est noble, puisqu'elle relèvera l'un des plus importants défis auquel aspire tout athlète!